D.K. Harrell (US) Blues (Rapport Français) Hnita Hoeve Heist-op-den-Berg - 27-04-2025 reporter & photo credits: Paul Jehasse info band: DK Harrell info organisatie: Hnita Hoeve © Rootsville 2025 |
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Il faut absolument le mentionner, c’était ma première fois au Hnita Blues Club de Heist-op-den-Berg, mais j’ai été vraiment ravi par l’accueil des représentants du club et des maîtres de la technique du son et du « lightshow » (des pros!). Ils savent vous faire une balance tout à fait parfaite et qui est pour une bonne part dans le rendu et l’ambiance donnés par les musiciens sur scène.
A noter que Mr Harrell nous a visités plusieurs fois l’année passée (Festival du Hoorock, entre autres). Il a aussi visité quelques pays européens dont il considère un peu les participants de ses shows, comme faisant partie de sa famille. Et la famille du Blues est une très grande famille, cela va lui faire pas mal d’anniversaires à fêter.
Il a subi un gros contre temps en Norvège où il a eu un léger accident, ce qui le clouera ce soir sur une chaise pour le majeure partie du concert. Mais le plus gros problème qu’il a dû vivre, c’est de voir sa belle Gibson rouge au manche complètement éclaté. Les revers des voyages en soute, dans les transports aériens !
D.K. Harrell nous vient tout droit de Ruston, en Louisiane. N’ajoutez pas un « o » à ce charmant village de la Nouvelle Orléans, ce serait trop facile !Nous sommes gâtés par l’apparition de ce jeune prodige de la 6 cordes qui perpétue la tradition (son « picking » et son vibrato font indéniablement penser au maître BB King). Allez écouter son seul album « The Right Man » de 2023 : une perle.
Il nous annoncera la sortie très prochaine de son nouveau bébé en construction, et qui devrait paraître courant de ce mois de juin 2025, et ce chez « Alligator Records », le label qui confirme une nouvelle fois le flair de son patron, Bruce Iglauer. D.K. Harrell s’est entouré de musiciens qui s’entendent comme larrons en foire. On peut s’en apercevoir par les nombreuses piques qu’il s’envoient par-ci, par-là, durant la représentation : j’ai nommé Andrew Moss (basse), Brandon Jackson (Batterie), Orlando Henry (claviers – piano et orgue), Russ Bryant (Saxophone) et Dan Isbell (trompette) – un ensemble homogène au top de leur forme ce soir.Le premier set est conforme à sa liste préalable, ce qui ne sera pas tout a fait le cas de la deuxième partie où il prendra plus de liberté.
Son entrée en scène au son d’un « Happy Birthday » entonné par le public, le mit aux anges. Jeudi dernier, c’était le jour de ses 27 printemps.
Il commence par le morceau éponyme de son seul album à ce jour « The Right Man ».Un splendide slow blues suit immédiatement avec « Hello Trouble » et la ressemblance est frappante avec Mr Riley King pour le son, aidé par les harmonies des claviers et surtout le tempo groovy de Brandon.
Le suivant est plutôt funk avec « You’re A Queen » qui transforme le Hnita en club louisianais mais ici la fumée n’est pas présente et le silence de l’écoute est plus respectueux.Vers la fin du morceau « I Just Want to Make Love to you » classique dont le public reprend le refrain avec entrain, Orlando, sur ses claviers (dont surtout le Hammond prêté par Edwin) a le chic de nous transporter dans les années de ma jeunesse que je
retrouve avec une grande nostalgie (années 70 « hou là », çà donne un coup de vieux !).La suite est encore un classique du blues de 1920 et créé par Porter Grainger & Everett Robbins « Ain’t Nobody’s Business ».
Mr Harrell tombe la cravate car la température monte d’un cran. Ses musiciens ici, surtout les claviers et la trompette, lancent leur soli pour une fin qui se termine sur un tempo très rapide. « Into The Room » est un titre qui se retrouvera sur son nouvel opus en Juin prochain et qui promet déjà une belle réussite. Il conte aussi l’esprit d’une belle église. Et nous allons tout droit vers la fin du premier set avec un titre qui fait la part belle à la batterie et à la basse, laissés trop souvent en mode mineur. Ce ne fut pas le seul moment intéressant car les cuivres aussi ont livré leur secret par des hymnes dignes des soirées les plus folles de New Orleans.
Ils reprennent le deuxième set avec deux titres « Leave It At The Door » et « Never Make A Move Too Soon » sur un rythme très soutenu. Quelques intonations de chant au début pour Orlando à son piano « Roxas Backline» puis D.K. s’investit au plus profond de la chanson avec des gestes rageurs. Il est dedans à 100%. Le blues fait partie intégrante de sa personne « Do you we love you » et c’est le veston qui tombe cette fois ! De même, pour le titre « What Realm Men Do », DK est en transe. Qui lui a lancé le mojo ? Marie Lavaux ?
Nous avons ensuite droit à « Life Lessons » où il se remémore qu’il était sur les genoux de son père dans sa plus tendre enfance. Ce sera sûrement un titre pour le prochain album. Il mettra aussi le public à contribution en faisant une petite « battle » entre les femmes et les hommes pour reprendre en cœur « I Just Can’t leave your love alone ». Franchement, on ne saurait dire qui a gagné. Et encore un petit slow blues pour la route et le retour vers Nola bientôt avec « Get These Blues Out Of Me » qui veut tout dire, mais aussi avec quelques rythmes différents joués par tous les musiciens.
Quelle magnifique soirée où le maestro a salué tout le premier rang par des « shake hands » bien sentis. J’ai également bénéficié d’une vigoureuse poignée de mains car j’étais assis à même la scène pour essayer de prendre les meilleures prises de vue du concert.
Un top des tops, cette représentation, au son de sa Gibson et de chacun des instruments des merveilleux musiciens qui l’accompagnaient.